L'histoire du Hockey sur glace
Hockey sur glace
Le hockey sur glace se joue sur une patinoire. Chaque équipe est composée de six joueurs (cinq joueurs de champ et un gardien de but) qui sont équipés de patins à glace. L'objectif est de marquer des buts en envoyant un disque de caoutchouc vulcanisé appelé palet ou ronde, dans le filet adverse, placé à l'autre extrémité de la patinoire. Les joueurs manipulent la rondelle à l'aide d'une crosse de hockey également appelée bâton de hockey.
Les cinq joueurs de champ sont généralement trois attaquants (un centre, un ailier gauche et un ailier droit) et deux défenseurs. Un groupe de trois attaquants forme une ligne d'attaque et une paire de défenseurs forme une ligne de défense. Il existe également des lignes spécifiques aux situations d'infériorité numérique ou de supériorité numérique.
Les changements de ligne peuvent intervenir lors des arrêts de jeu, mais également au cours du jeu (on parle alors de changement volant).
Une équipe de hockey compte une vingtaine de joueurs (quatre lignes d'attaquants, trois ou quatre de défenseurs et deux gardiens de buts).
Certaines charges et certains contacts sont autorisés sur le porteur du disque. Il s'agit, avant tout, de gêner l'adversaire, de le déstabiliser lors de prochains contacts, de le fatiguer et de lui faire perdre le palet. C'est une technique de base au hockey. On parle alors de mise en échec.
La bande (ou la balustrade) entourant la glace permet de garder la rondelle à l'intérieur de la patinoire, le jeu pouvant ainsi durer plusieurs minutes sans interruption. Quand l'action s'arrête, le jeu reprend toujours par une mise au jeu (ou engagement). Les deux règles majeures limitant les mouvements de la rondelle sont le hors-jeu et le dégagement interdit.
Un match dure trois périodes de 20 minutes chacune, l'horloge étant arrêtée à chaque arrêt de jeu. En cas d'égalité à la fin du temps règlementaire, la procédure varie suivant le contexte et suivant les règles spécifiques à chaque championnat. Le match peut alors se poursuivre avec une période de prolongation en mort subite pour déterminer un vainqueur. Si le score est inchangé à l'issue de la prolongation, une séance de tirs de fusillade peut se dérouler.
Un match peut également comporter des combats entre joueurs, combats tolérés ou interdits selon les ligues et les compétitions.
Les origines du hockey
S'il est une paternité qui est pour le moins disputée, c'est bien celle de l'invention du hockey. Pêle-mêle, les Canadiens, les Américains, les Ecossais, les Irlandais, les Néerlandais, les Amérindiens, et même les Français, ont trouvé dans leurs jeux traditionnels un ancêtre plus ou moins convaincant du hockey.
Il est vrai que des jeux de crosse furent pratiqués en Europe durant le Moyen-Âge : le shinney anglais (et son ancêtre écossais, le shinty), le hurling (ou hurley) en Irlande, la soule à la crosse en France et le ken jaegen aux Pays-Bas, plus exactement dans la Frise. Les allusions à de tels jeux remontent généralement au quinzième siècle, voire au quatorzième. Remarquons toutefois que la plupart de ces sports ne se pratiquait pas (ou pas exclusivement) sur de la glace, et peuvent très bien être également considérés comme l'ancêtre d'autres sports, comme le hockey sur gazon, de même que la soule est à la fois l'ancêtre du football, du rugby, du handball, etc. La "spécificité" d'un sport vient généralement de ses premières règles clairement établies, nous y reviendrons.
Ces jeux ressemblaient d'ailleurs souvent, notamment par leur brutalité, à la soule. Dans celle-ci, il s'agissait de s'emparer de la balle par tous les moyens, par exemple pour l'amener dans un village ennemi. Dans une des formes de hurling, on frappait la balle, et le premier à l'atteindre l'envoyait à nouveau au loin, afin que la course-poursuite recommence. Inutile de préciser que tous les coups, ou presque, étaient permis.
En fait, le hockey semble être né de la convergence de deux pratiques et de deux cultures : le hurling, amené par les immigrants en Nouvelle-Écosse, et un jeu similaire des Indiens d'Amérique (appelé "Oochamkunutk" par les Micmac et par le nom anglais Baggataway pour ce qui est de la variante pratiquée par les Chipewyan et les Hurons), qui se jouait avec des crosses munies d'un petit filet à leur extrémité.
Des variantes autres que le hockey existent toujours : lacrosse au Canada et bandy en Europe. Ce dernier, qui se joue à 11 sur une glace aux dimensions d'un terrain de football, a permis à la Finlande et surtout à la Russie de disposer d'un réservoir de joueurs quand le hockey s'y est développé. En réalité, le bandy européen était au dix-neuvième siècle assez similaire aux matches de "hockey" nord-américain qui se disputaient avec des caractéristiques semblables : grande aire de jeu sur un lac gelé, nombre important de joueurs, balle en lieu et place du palet pas encore inventé.
C'est ce qui rend un peu stérile la querelle qui oppose depuis toujours deux villes canadiennes, Halifax en Nouvelle-Écosse et Kingston en Ontario, pour savoir où s'est déroulé le premier match de hockey. Les deux rivales prétendent que les soldats britanniques de la "Royal Canadian Rifles" ont disputé une partie sur leur port gelé en décembre 1855. Mais à cette date, l'armée en question disputait la guerre de Crimée... Il est fort peu probable que la lumière soit un jour faite sur ce conflit (non, pas la guerre de Crimée, mais la guéguerre Halifax-Kingston).
En réalité, la véritable origine du hockey, on en trouve trace à Montréal, car c'est là que furent établies les premières règles, en 1875 à l'université McGill. La codification permet en effet de déterminer la naissance d'un sport qui, si l'on prend en compte les formes les plus variées, a été pratiqué un peu partout. Et c'est deux ans plus tard, en 1877, que William Fleet Robertson, un étudiant de McGill, décida de découper la balle de hockey, afin qu'elle reste un peu plus sur la glace au lieu de s'envoler au milieu des spectateurs. Il enleva les deux extrémités et lui fit perdre sa forme sphérique pour lui donner sa forme bien connue de palet, qu'il était alors interdit de lever dans les airs... Ce dernier point était une mesure de protection des gardiens, qui ne portaient pas d'équipement spécial. En contrepartie, logiquement, les portiers n'avaient pas le droit de se coucher sur la glace, sinon ils auraient totalement obstrué le but.
Le hockey canadien de l'époque, sport très physique, était très fortement inspiré du rugby. En particulier, il était courant d'effectuer des "chandelles" pour dégager le palet, avec récupération au point de chute dans le camp adverse - par le même joueur. En effet, toujours comme en rugby, il était interdit de faire des passes vers l'avant (c'était le cas uniquement en Amérique du nord, les premiers matches de hockey en Europe occidentale se jouaient pour leur part avec une règle du hors-jeu identique à celle du football). Mais en 1913, on trouva un moyen bien plus ingénieux d'éviter que des joueurs campent devant le but adverse : le hors-jeu de ligne bleue. C'est en effet cette année-là qu'on partagea le terrain en trois parties.
Autre évolution, la réduction du nombre des joueurs. Dans les premières règles codifiées au Canada, on jouait à neuf par équipe, mais en 1884, les propriétaires de la patinoire de Montréal, pressés par les patineurs artistiques qui menaçaient de partir car la glace était en trop mauvais état, demandèrent (et obtinrent) que le nombre de joueurs passe à sept. Il serait plus tard porté à six comme on le connaît actuellement.
Publié par Charline.J et Jessica.F